Arnas, une histoire ancrée entre terre et eau
Le nom Arnas trouve ses racines dans la langue celtique, combinant "Arn", signifiant élévation, et "Aas" ou "Iach", évoquant l'eau et la rivière. Littéralement, Arnas signifie donc "élévation au-dessus de l'eau", une référence directe à son implantation sur une terrasse fluviale dominant la Saône et ses crues.
Des origines anciennes, témoins d’un riche passé
Les premières traces de présence humaine à Arnas remontent à la préhistoire, avec la découverte de poteries néolithiques près de l’embouchure du Nizerand. Plus tard, au XIXe siècle, la destruction de l’église abbatiale de Joug-Dieu a révélé des sarcophages mérovingiens, témoins d’une occupation ancienne et continue du territoire.
L’empreinte du Moyen Âge : entre foi et pouvoir
Dès le Xe siècle, Arnas apparaît dans l’histoire religieuse. Avant l’An Mil, l’église Ecclesia Arnaci appartenait aux moniales de Saint-Pierre de Lyon, une communauté religieuse féminine influente. Une charte attribuée à l’an 587 mentionne cette donation, mais il est plus probable qu’elle date de 957, sous le règne de Conrad le Pacifique. Le donateur, un noble nommé Girard, aurait ainsi cherché à s’assurer le salut éternel, selon une coutume répandue à l’époque.
Vers 1030, l’église d’Arnas est offerte à l’abbaye bénédictine de Savigny et devient le prieuré Saint-Saturnin. L’église d’origine sera démolie au XIXe siècle pour laisser place à l’édifice actuel.
En 1126, l’abbaye de Joug-Dieu est fondée par Guichard II de Beaujeu, marquant un tournant spirituel et architectural pour la région. À l’époque, seules deux abbayes existaient dans le Beaujolais : Joug-Dieu et Belleville. Aujourd’hui, il ne reste que les anciennes granges, qui forment la ferme de Joux.
Un territoire stratégique et fortifié
Au XIIe siècle, Arnas abrite une forteresse imposante, surveillant la vallée de la Saône depuis le site d’Arbain (aujourd’hui Herbain). Seule subsiste une tour en briques, rare vestige de l’architecture féodale du Beaujolais.
La Renaissance et les siècles suivants ont également laissé leur empreinte : au XVIIe siècle, une élégante façade de château, au XVIIIe, de grands domaines agricoles tels que Ave Maria, Chavanne et le Rhues.
Arnas, témoin de l’Histoire
Le XIXe siècle marque un tournant avec la bataille d’Arnas du 18 mars 1814, où l’armée française, commandée par le maréchal Augereau, affronte les troupes autrichiennes. (voir "La bataille d'Arnas" à la rubrique Patrimoine)
En 1853, la commune d’Arnas s’agrandit avec l’intégration d’une partie de Ouilly.
Un village en constante évolution
Au fil des siècles, Arnas a su évoluer tout en préservant son authenticité. Son expansion au XXe siècle en a fait une commune dynamique, enracinée dans son passé mais résolument tournée vers l’avenir.